Par François Rachline, universitaire, écrivain
(Article paru dans Le DDV n°682, mars 2021)
Le 7 mars 1807, la communauté juive remercie Napoléon de pouvoir enfin appartenir à la « grande famille de l’État, le servir et (se) glorifier de ses nobles destinées ». Malgré les ambiguïtés de la politique suivie par l’Empereur à leur égard, les juifs sont alors devenus des citoyens à part entière. Un siècle plus tard, jamais ces Français n’ont contesté le principe ou le sens de la loi de 1905. Jamais ils ne s’en sont plaints. Jamais ils ne se sont engagés pour en modifier l’application, fut-ce à la marge. Pourquoi donc les juifs se sont-ils toujours accommodés de la « séparation des Églises et de l’État », suivant l’intitulé de la loi ? S’agit-il d’un opportunisme adroit, comme le pensent encore certains de leurs détracteurs ? Cet article entend montrer tout au contraire qu’il existe une compatibilité profonde entre le judaïsme et la laïcité. Non que celui-ci la prône ou s’y reconnaisse a priori, mais il n’y trouve rien qui l’entrave ou le gêne. Il est familier d’une démarche qui s’appuie sur des fondements philosophiques proches des siens. Il suffit pour s’en convaincre de regarder ceux-ci de près. Ils se repèrent dans la relation avec le divin, dans l’absence de prosélytisme et dans le rapport à autrui.
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